Avant les années 1980, les spectacles d’humour étaient rares au Québec. Leur multiplication a été favorisée par la création du Festival Juste pour rire en 1983 et du festival anglophone Just for Laughs en 1986. Ceux-ci ont longtemps coexisté comme deux solitudes.
Ces dernières années, de nombreux humoristes ont franchi la barrière linguistique. Le plus connu d’entre eux est Sugar Sammy, qui non seulement fait des spectacles bilingues en français et en anglais, mais a aussi donné des représentations trilingues en anglais, en hindi et en pendjabi en Inde. Mike Ward, un ancien élève de l’école Quebec High School, se produit lui aussi en français et en anglais.
Mais la barrière linguistique n’est pas la seule ligne que Ward a franchie. Connu pour son humour noir, notamment pour son numéro intitulé Pedophile Jokes and Death Threats (blagues de pédophiles et menaces de mort), il a été poursuivi pour avoir fait des blagues sur Jérémy Gabriel, un garçon souffrant d’une maladie génétique, qui a attiré l’attention des médias en chantant pour le pape. Ses parents ont réclamé 80 000 $ en dommages. Le juge a déclaré que Ward avait porté atteinte au droit du garçon à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation, et lui a ordonné de payer 42 000 $. Cette décision a été portée en appel. De nombreux humoristes croient qu’ils ont le droit d’être offensants et désagréables dans une société libre. Y a-t-il une ligne à ne pas franchir ?
Pour en savoir plus
Nulman, Andy. I Almost Killed George Burns ! and Other Gut-splitting Tales from the World’s Greatest Comedy Event Just for Laughs. Toronto : ECW Press, 2001.