Il est important de rappeler que la plupart des enfants de la communauté anglophone de Québec ne jouaient pas avec le genre de jouets présentés dans cette exposition. En 1901, plus de la moitié des travailleurs anglophones à Québec étaient des ouvriers et ne pouvaient pas offrir d’ensembles de toilette miniatures en porcelaine à leurs enfants.

Néanmoins, comme tous les enfants, ceux-ci jouaient. Ils jouaient avec des balles et des ballons ainsi qu’à des jeux de poursuite, déambulaient sans supervision en laissant aller leur imagination…et faisaient parfois des mauvais coups. Ils jouaient avec des cartes, des billes, des osselets, des cordes à sauter et, lorsque leurs parents avaient des habilités manuelles, avec des jouets faits maison.

Les enfants pauvres et les orphelins avaient moins de temps pour jouer, puisqu’on attendait d’eux qu’ils fournissent leur part d’efforts à un plus jeune âge. Dans les années 1880, à Québec, des enfants travaillaient dix heures par jour en usine. Certains étiquetaient des paquets de cigarettes à la manufacture de tabac LeMesurier pour vingt sous par jour; d’autres posaient les baleines dans les corsets à l’usine Dominion Corset. Les orphelinats de Québec, comme le Saint Bridget’s Asylum pour les Irlandais catholiques ou les Church of England Orphan Asylums pour les enfants protestants, plaçaient les enfants comme domestiques ou comme travailleurs dans les fermes.

Sachant cela, on voit sous un autre angle les planches à laver et les ensembles de cuisine miniatures avec lesquels les filles des bien nantis jouaient. Beaucoup de ces filles de l’élite auraient plus tard des domestiques qui cuisineraient et nettoieraient pour elles. Pendant ce temps, d’autres filles du même âge travaillaient avec de vraies planches à laver, casseroles et poêles, qu’elles ne voyaient certainement pas comme des jouets.

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